• Qu’est-ce qu’une CPTS et comment fonctionne-t-elle ?

Sophie Sabin (S.S.) : Une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) regroupe les professionnels autour d’un projet de santé afin de répondre à des problématiques et à des besoins en santé propre à leur territoire. Les projets de la CPTS sont tous à l’initiative des professionnels, la diversité des acteurs de santé engagés permet de coordonner et d’organiser différentes actions : prévention en santé, recensement des ressources locales, organisations de parcours spécifiques, amélioration du lien ville-hôpital…

Les professionnels libéraux qui s’investissent sur des projets en santé sont indemnisés par la coordination de la CPTS à hauteur du nombre d’heures consacrées. L’ensemble des actions mise en place se font à l’échelle de la ville de Nanterre.

Annie Gandrez (A.G.) : Chaque nouveau professionnel arrivant sur la ville de Nanterre peut ainsi bénéficier des ressources et du réseau créé par la CPTS.

• Depuis quand fonctionne la CPTS de Nanterre ?

S.S et A.G : Notre CPTS a été créé en février 2020 après la rédaction d’un projet de santé par les premiers professionnels engagés. Ce projet de santé est un prérequis à la contractualisation entre les professionnels et l’ARS. La Covid19 nous a beaucoup retardés sur certains projets, mais les actions ont tout de même continué durant cette période.

• Quelles sont vos missions respectives ?

S.S. : Je suis arrivée en novembre 2021. Mes missions sont très diversifiées, elles vont de la gestion administrative de la structure à l’appui opérationnel des différents groupes de travail mis en place. Je rencontre régulièrement les partenaires de la CPTS (réseaux de santé, structures hospitalières, établissements médico-sociaux…). Enfin, je garde une mission de veille afin d’anticiper les priorités et besoins de notre territoire.

A.G. : J’étais sage-femme libérale sur la ville de Nanterre. J’ai été contacté par le Dr Colombani avant la création de la CPTS afin de participer à la rédaction du volet périnatalité du projet de santé déposé à l’ARS-IDF. Aujourd’hui jeune retraitée, je continue d’être responsable du groupe de travail « périnatalité ». Je fais également partie du bureau de la CPTS en tant que trésorière adjointe.

• Quelles sont les spécificités votre territoire concernant la périnatalité ?

A.G. : Depuis 2020, le PRADO (dispositif qui permettait aux femmes ayant accouché sans complication de quitter la maternité tout en bénéficiant d’un suivi à domicile par une sage-femme libérale) s’est arrêté progressivement et définitivement sans relai d’autre dispositif. Ce manque a désorganisé complètement l’accompagnement à la sortie de la maternité laissant les jeunes parents sans suivi, de plus que  l’accès au médecin traitant , pédiatre et PMI est devenu difficile aujourd’hui. Ces familles, qui avaient déjà subi un certain isolement durant la crise du Covid 19, ont vu cet isolement s’accentuer.