Allaitement

L’allaitement maternel apparaît comme le mode optimal de nutrition du bébé. En effet, selon l’UNICEF : « Le lait maternel apporte tous les nutriments, les vitamines et minéraux dont le nourrisson a besoin pour sa croissance pendant les six premiers mois, et aucun autre liquide ou aliment n’est nécessaire. ». Egalement, il semble favoriser le lien mère-enfant et réconforter le bébé qui aime la présence et le contact. Être allaité, c’est un acte et un besoin naturel qui, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), aura un impact bénéfique durable sur la santé de votre bébé mais aussi sur la vôtre.

Du côté du bébé…

Quand a-t-il faim ?

Lorsque le bébé a faim, on peut le reconnaître par certains signes : il fait des mouvements de succion, place ses mains au niveau du visage, fait des petits bruits et semble chercher le sein sur le côté. Sachez qu’il est préférable de ne pas attendre qu’il ou elle pleure ou hurle, la tétée sera plus facile.

Comment le positionner ?

Votre position est très importante pour ne pas créer de crevasse : votre bébé doit être collé à vous « ventre à ventre », son nez et son menton touchant votre sein. Essayez de vous installer le plus confortablement possible et amenez votre enfant sur vous plutôt que de vous pencher en avant vers lui. 

Voici les positions les plus courantes :

Tète-t-il efficacement ?

Pour savoir si votre bébé tète efficacement, il faut observer les signes suivants :

  • Il ouvre grand la bouche pour englober une grande partie du mamelon et de l’aréole dans la bouche ;
  • Ses joues sont rebondies, ses lèvres retroussées, la langue est en gouttière sous le mamelon ;
  • Le bébé tète et vous l’entendez avaler régulièrement.

Boit-il assez de lait ?

Après la tétée, il est souvent calme, rassasié, l’air satisfait. 

Vous pouvez savoir si votre enfant boit suffisamment de lait en contrôlant ses couches : la quantité d’urine et de selles dépend des quantités de lait bues par votre bébé. Ce que confirme la prise de poids si vous le pesez en PMI, auprès d’une sage-femme ou du médecin qui le suit ; mais pas plus d’une fois par semaine si tout va bien.

Le lait des premiers jours (colostrum) est un lait très riche mais produit en petite quantité : cela explique que dans les premières 48 heures il y ait peu d’urine avec parfois des traces orangées dans la couche. Dès le troisième jour, les urines vont progressivement augmenter. Après les 4/5 premiers jours de vie, bébé doit mouiller au moins 6 à 8 couches lourdes d’urines par 24h. Aussi, sachez qu’un bébé fait généralement de 2 à 4 selles de couleur « moutarde » par 24h.

Combien de tétées dans une journée ?

Un bébé prend facilement de 8 à 12 tétées nutritives par 24h. Plus votre bébé tète souvent et efficacement, plus vous produisez de lait. Il est donc important de ne pas le freiner, au moins au début. Le rythme des tétées est très irrégulier les premiers jours; elles s’espaceront naturellement par la suite. Il faut comprendre que le sein ne procure pas que du lait mais aussi de l’apaisement; vous repérerez vite ce pouvoir de soulager l’inconfort quand votre bébé réclame peu après une tétée.  N’hésitez pas à demander conseil si vous trouvez que votre bébé ne tète pas assez ou, au contraire, trop souvent. Il se peut également que durant certaines périodes (souvent vers les 3 et 6èmes semaines), les bébés aient des « jours de pointe » et tètent plus souvent que d’habitude : c’est normal, votre enfant grandit ! En stimulant fréquemment vos seins pendant un ou plusieurs jours, il augmente lui-même ses apports alimentaires. 

Du côté de la maman…

Qu’observe-t-on lors d’une mise au sein ?

Certains signes peuvent survenir durant la tétée, dus à la libération d’hormones:

  • Des picotements peuvent être ressentis au moment de l’éjection ;
  • Il est normal que le lait coule souvent aussi de l’autre sein ;
  • Le sein devient plus souple en cours de tétée ;
  • Vous aurez soif pendant ou après la tétée ; prévoyez de l’eau à portée de main.
  • Votre mamelon ne doit pas être déformé à la sortie de la bouche du bébé (allongé mais pas pincé) ;
  • Vous avez un peu sommeil, vous vous relaxez : profitez-en pour une petite pause !

Sachez que si vous avez mal, ce n’est pas une fatalité ! Renseignez-vous car le problème peut très probablement être corrigé.

Que faire pour favoriser l’allaitement maternel ?

Durant le séjour en maternité, des gestes peuvent être effectués pour favoriser l’allaitement :

  • Permettre à votre enfant de trouver le sein dans l’heure qui suit la naissance ;
  • Si possible, gardez votre enfant auprès de vous jour et nuit : les tétées de nuit sont très importantes pour avoir du lait en quantité.

De manière plus générale, il convient d’être attentif aux besoins de votre enfant et ainsi de suivre son propre rythme :

  • Préférez l’allaitement « à la demande » plutôt qu’à des heures fixes ;
  • Le lait maternel est rapidement digéré, ne faîtes pas patienter votre bébé ;
  • Proposez au bébé votre second sein s’il cherche encore à téter après avoir « fini » le premier sein ;
  • Le bébé peut faire des tétées « en grappe » (de manière très rapprochée) à certains moments de la journée.

Egalement, sachez qu’il vaut mieux (dans l’objectif de favoriser l’allaitement maternel) éviter tout ce qui pourrait se substituer au mamelon ou au lait :

  • Evitez, surtout dans les premières semaines de vie, l’utilisation de sucettes et de biberons ;
  • Sauf indications médicales et après un examen approfondi de la situation, évitez de donner des compléments de lait artificiel ;
  • Si un complément est nécessaire, vous pouvez tirer votre lait et le donner, par exemple, à la cuillère ; 
  • Si vous avez besoin de vous absenter ou si vous reprenez le travail, vous pouvez tirer votre lait avec un tire-lait (location remboursée sur ordonnance) ou manuellement pour avoir du lait prêt au réfrigérateur ou au congélateur (conservation : 48h au réfrigérateur et 4 mois dans un congélateur à -18°C) ;

Dois-je respecter un régime alimentaire particulier ?

Vous devez savoir qu’aucun aliment n’est interdit. Toutefois, il est toujours préférable d’avoir une alimentation saine et équilibrée. En conséquence, il est fortement conseillé d’éviter tous les régimes alimentaires qui pourraient entrainer des carences.  En revanche, il faut boire régulièrement de l’eau qu’elle soit minérale ou du robinet.

Concernant l’alcool, sa consommation (même modérée) est fortement déconseillée car il passe dans le lait maternel. Toutefois, si vous êtes amenée à boire, modérément ou copieusement, il est souhaitable d’attendre entre 2 et 12h (selon votre consommation) avant de mettre votre bébé au sein : cela correspond au temps nécessaire à votre organisme pour éliminer l’alcool. Soyez alors prévoyante et tirez votre lait à l’avance pour éviter d’exposer votre enfant ou d’avoir recours à du lait artificiel. Pour plus d’information, n’hésitez pas à consulter un professionnel. 

Je suis fumeuse, puis je allaiter ?

Si vous n’avez pas souhaité ou réussi à arrêter de fumer pendant la grossesse, vous pensez peut-être que l’allaitement vous est « interdit » car cela pourrait faire du mal à votre bébé. 

Plusieurs études ont cependant montré que les bienfaits de l’allaitement (surtout s’il dure plus de 6 mois) sont supérieurs aux inconvénients chez la femme allaitante qui fume.

Il ne faut pas pour autant minimiser les inconvénients du tabagisme quand on allaite.
Du côté de la mère, la nicotine semble diminuer la sécrétion de prolactine, et donc induire une sécrétion lactée moins abondante, avec un taux de lipides plus bas. Elle provoque également des décharges d’adrénaline, qui pourraient interférer avec le réflexe d’éjection.

S’il est préférable d’allaiter quand on fume, il est donc encore préférable d’arrêter de fumer ! Cependant, ne culpabilisez pas, s’il vous est impossible d’arrêter complètement la cigarette, quelques mesures permettront de limiter l’exposition de votre enfant :

– réduire votre consommation (car les effets augmentent avec elle) et choisir une marque de cigarettes avec un taux plus faible de nicotine,

– fumer juste après la tétée plutôt qu’avant ou pendant (la quantité de nicotine reçue par le bébé est jusqu’à dix fois plus forte si la mère a fumé juste avant la tétée) ; si possible, attendre deux heures après avoir fumé pour mettre l’enfant au sein,

– fumer hors de la présence de votre bébé,

Au cours de votre allaitement, si vous êtes inquiète ou si vous vous poser des questions un numéro vert, le 0 800 800 315 est à votre disposition le soir et le week-end pour toutes les femmes résidant en Ile-de-France

 Des écoutantes sont là pour vous répondre et éventuellement vous orienter vers des professionnels spécialisés dans l’allaitement qui pourront vous aider de manière plus personnalisée et complète. 

Vous êtes professionnel en IDF avec une formation en lactation humaine et vous souhaitez participer au numéro vert SOS Allaitement Maternel ? Vous pouvez nous contacter afin de devenir écoutante. 

Je souhaite reprendre le travail et continuer à allaiter, quel rôle mon employeur va-t-il jouer ?

L’allaitement maternel est un choix précieux que vous avez fait pour la santé et le bien-être de votre bébé. Le désir de poursuivre cet allaitement tout en reprenant vos responsabilités professionnelles est une préoccupation légitime.

 Dans ce contexte, il est essentiel de comprendre le rôle de votre employeur dans cette démarche et les droits qui vous protègent afin de concilier travail et allaitement.

Vous trouverez ci-dessous une page destinée aux employeurs qui veulent accompagner leurs collaboratrices dans la poursuite de l’allaitement à la reprise du travail :

Vous avez besoin d’aide ?

etiquette sos allaitement

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