
La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié en juin 2025 une actualisation de ses recommandations relatives au dépistage de la surdité permanente néonatale. Cette révision vise à renforcer l’efficacité, l’équité et la qualité du repérage précoce des troubles auditifs chez les nouveau-nés, afin de garantir une prise en charge adaptée dans les délais recommandés.
Contexte et justification
Le protocole de dépistage en vigueur depuis 2014 présentait plusieurs limites :
- Hétérogénéité territoriale dans l’application des procédures,
- Taux de couverture incomplet,
- Retards diagnostiques compromettant l’intervention précoce.
Or, les troubles auditifs non détectés précocement peuvent avoir des conséquences majeures sur le développement du langage, la réussite scolaire et l’inclusion sociale de l’enfant.
Principales évolutions du protocole
La HAS propose un protocole structuré autour de trois axes :
- Dépistage universel en maternité, selon un schéma en deux temps :
- Test initial à la naissance,
- Test de contrôle en cas d’échec.
- Réorientation rapide vers un diagnostic audiologique complet avant 3 mois, en cas de suspicion de surdité.
- Renforcement de la coordination entre les acteurs impliqués : maternités, ORL, pédiatres, structures de suivi.
Améliorations techniques et organisationnelles :
- Abaissement du seuil de détection à 35 dB HL (contre 40 dB précédemment),
- Utilisation recommandée des potentiels évoqués auditifs automatisés (PEAA) en première intention, y compris pour les nouveau-nés à risque,
- Traçabilité renforcée et formation des professionnels pour garantir la qualité des pratiques.
Objectifs de santé publique
Les nouvelles recommandations visent à atteindre les cibles suivantes :
- 90 % des nouveau-nés dépistés avant la sortie de maternité,
- Diagnostic posé avant l’âge de 3 mois,
- Prise en charge adaptée avant 6 mois.
Un enjeu d’équité territoriale
La HAS souligne la nécessité de réduire les inégalités d’accès au dépistage, notamment pour les enfants nés à domicile ou en cas de sortie précoce. L’harmonisation des pratiques sur l’ensemble du territoire constitue un levier essentiel pour garantir l’équité du parcours de soins.